Conjoncture agricole Hauts-de-France de février 2020

GRANDES CULTURES

Blé : des cours maintenus par l’export

Les cours se maintiennent globalement en février à la faveur d’une parité euro/dollar au plus bas depuis 2 ans et d’une activité export soutenue. À l’instar des céréales européennes, le blé français est très compétitif et fait l’objet de nombreux chargements à destination notamment de la Chine, de l’Égypte et de l’Algérie. Cette dynamique à l’export conduit FranceAgriMer, dans son dernier bilan, à réviser à la hausse ses prévisions d’export pays tiers en blé à 12,6 millions de tonnes contre 12,4 le mois passé. À l’inverse, les échanges intracommunautaires sont revus à la baisse et le stock final s’affiche à 2,438 millions de tonnes contre 2,491 l’an passé. Les craintes liées à la propagation du Covid-19 pèsent sérieusement sur les marchés en seconde partie de mois. Les opérateurs redoutent une baisse de la demande mondiale ainsi qu’un ralentissement des flux.

Selon le Conseil International des Céréales, la production mondiale de blé pour la campagne 2020/2021 est estimée à 769 Mt, soit une hausse de 1 % par rapport à la récolte de 2019. Malgré un repli des surfaces européennes, la surface mondiale serait en hausse de 2,1 %.

État des cultures en région

Céréales : Selon FranceAgrimer, au 02 mars 2020, l’état des cultures en région est jugé bon à hauteur de 71 % pour le blé tendre, contre 72 % en début de mois, et de 79 % pour l’orge d’hiver, inchangé. Les semis d’orge de printemps accusent un retard important, avec une réalisation estimée à 7 % contre 82 % l’an passé à la même période.

POMME DE TERRE

Des marchés attentistes

Les marchés du frais intérieur et export sont jugés insuffisamment actifs pour résorber une offre qualifiée de trop importante à cette période de la campagne. L’attractivité du marché intérieur est maintenue par les opérations commerciales de la grande distribution.
À l’export le marché doit composer avec cette offre locale suffisante. L’Espagne s’intéresse aux belles variétés lavables alors que les pays de l’Est (Tchécoslovaquie, Pologne, Bulgarie) et l’Allemagne reviennent timidement aux achats et sont preneurs d’une gamme de qualité plus basique. À noter que la logistique reste compliquée, avec une pénurie de transporteurs vers les pays de l’Est et un manque de conteneurs dans les ports pour le grand export. L’offre pour l’industrie s’étoffe en cours de mois faute de débouchés à l’export mais les industriels ne sont pas tous aux achats et la demande est limitée. Les cotations s’orientent à la baisse, tout en restant supérieures à la moyenne quinquennale.

VIANDE BOVINE

Cours en hausse pour les femelles de réforme

Les cotations jeunes bovins sont stables depuis le début de l’année et se situent à des niveaux proches des deux années précédentes. Les effectifs du cheptel affichent une tendance baissière en type laitier et haussière en type viande.
En vaches de réformes laitières, l’offre est en recul en janvier par rapport à 2019. Les cours évoluent favorablement en février sans toutefois retrouver le niveau de 2019 (-4 %).
En vaches allaitantes, l’offre reste soutenue et les cours remontent pour flirter en milieu de mois avec ceux de 2019.

VIANDE PORCINE

Les cours résistent à une demande bien faible

Les cours sont stables sur l’ensemble du mois de février avant de connaître une hausse en fin de mois pour s’afficher à 1,69 €/kg contre 1,37 €/kg un an auparavant. Sur les deux premiers mois de l’année le cours moyen est supérieur de 26 % par rapport à la campagne précédente.
En France, les cours subissent une demande trop discrète en février, conséquence d’un marché intérieur sans dynamisme et d’un commerce extérieur ralenti par l’épidémie de coronavirus. Dans les autres bassins de production européens la tendance haussière débute début février.
Sur les cinq premières semaines de 2020, l’activité d’abattage en région est inférieure à janvier 2019. On dénombre 3 700 porcs en moins, soit une baisse de 5,8 % en nombre de têtes et 5,6 % en volume.
Selon Eurostat, les exportations de l’UE vers les pays-tiers en 2019 ont progressé de 20,2 %. La France se situe au cinquième rang et représente 6 % des volumes.
La Chine demeure le premier client, elle s’octroie 51 % des volumes européens exportés vers les pays-tiers.

ENDIVES

Un marché plus équilibré

La situation du marché s’améliore en février avec une offre qui regagne en épaisseur sans toutefois retrouver un niveau normal. Enfin les rendements sont toujours hétérogènes mais globalement en dessous de la moyenne, offrant une production au bac réduite de 10 kg. La qualité n’est pas toujours au rendez-vous mais n’influe pas sur une demande réelle qui permet une fluidité du marché.
Les cours poursuivent leur baisse saisonnière mais se maintiennent toujours à un niveau supérieur à la campagne précédente et à la moyenne quinquennale, soit respectivement de 26 % et 29 %.

LAIT

Un contexte favorable menacé par l’épidémie de coronavirus

Après trois mois consécutifs de baisse la collecte régionale de lait de vache de janvier 2020 recolle presque au niveau de janvier 2019, à 0,5 % près. Au niveau national, la collecte poursuit son redressement amorcé à l’automne dernier avec une hausse de 1,5 % par rapport à janvier 2019. Cette croissance de la production s’explique par une météo automnale favorable à des fourrages de qualité et des prix incitatifs.
En janvier, le prix moyen payé au producteur s’établit à 354 €/1 000 litres, en hausse de 2,3 % par rapport à janvier 2019.
Malgré ce constat favorable, les opérateurs s’inquiètent des conséquences de l’épidémie du coronavirus sur la demande mondiale. Les mesures prises par la Chine, 1er importateur mondial de produits laitiers, pour contenir la propagation du virus, pourraient déstabiliser les marchés.

PÊCHE

Maigres arrivages au gré des accalmies

La météo tempétueuse observée durant le mois de février restreint l’activité de pêche. La faiblesse des apports se traduit par des tonnages débarqués inférieurs à ceux de février 2019, tant en pêche hauturière (-44 %) que côtière (-13 %), ainsi que par une offre moins diversifiée. Par ailleurs la qualité est aléatoire sur certaines espèces malmenées dans les filets en raison des vents violents.
Parmi les principales espèces en diminution on trouve l’encornet (-63 %), le lieu noir (-47 %) et le merlan (-26 %). Le hareng commun reste stable alors que le maquereau et la roussette progressent.
Côté marché, on relève une forte volatilité des cours selon les volumes disponibles, les espèces et la qualité. La hausse des cours at tendue dans ce contexte de sous-offre se voit finalement contrariée par une demande rendue incertaine avec le démarrage des vacances scolaires. Le prix moyen s’affiche ainsi inférieur de 14 % par rapport à février 2019.

MÉTÉOROLOGIE

Grande douceur et précipitations très abondantes

Février clôt l’hiver météorologique dans une atmosphère très douce, souvent agitée, accompagnée de précipitations très abondantes.
Côté thermomètre, la douceur est encore plus marquée qu’en décembre et janvier. L’écart à la normale est de l’ordre de 3,5°C, portant la température moyenne mensuelle à 8,1°C à Amiens et 7,7°C à Lille. Les températures négatives restent proches du 0°C avec un minimum de -2,6°C sur Amiens et -0,7°C sur Lille et concernent 2 à 3 jours dans le mois.
Côté pluviométrie, les cumuls mensuels sont très excédentaires. Il est tombé respectivement le double et le triple de la normale sur Lille et Amiens.
Enfin, la tempête Ciara a traversé la région dans la nuit du 9 au 10 février avec des rafales dépassant les 100 km/h, y compris à l’intérieur des terres.

CARTE DU MOIS

L’enseignement agricole est dispensé en région dans 66 établissements, dont 18 établissements publics. On comptabilise en Hauts-de-France à la rentrée 2019 les inscriptions de 16 413 élèves, dont 4 467 en filières générales et technologiques, 9 396 en filières professionnelles, 2 550 dans le supérieur, ainsi que de 4 012 apprentis. Par ailleurs, 8 378 stagiaires ont totalisé 731 560 heures de formation continue en 2019.
En plus de ces cursus, l’enseignement agricole met également en œuvre le dispositif du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation destiné à valider par un diplôme les acquis de l’expérience des professionnels.
Il accompagne également les agriculteurs dans leur parcours à l’installation, l’obtention du « certificat individuel produits phytopharmaceutique » (certi-phyto), la formation à l’hygiène en restauration collective, les activités liées aux animaux domestiques, au transport d’animaux vivants, les services en milieu rural, etc…
Par ailleurs, les exploitations agricoles placées au sein des établissements d’enseignement agricole constituent des outils particulièrement adaptés pour mettre en œuvre en région les politiques publiques dans le domaine de l’agriculture.

Pour en savoir davantage :
http://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/ENSEIGNEMENT-FORMATION
http://draaf.hauts-de-france.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/12-_enseignement-agricole_cle02b7d4.pdf
https://agriculture.gouv.fr/thematique-generale/enseignement-recherche

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