Hauts-de-France : une agriculture dominée par les grandes cultures et fortement ancrée dans le paysage économique régional

Avec 70 % de ses terres dédiées à l’agriculture, les Hauts-de-France sont une région fortement agricole, bien au-dessus de la moyenne nationale (52 %). Cette prédominance concerne surtout les terres arables (58 %), utilisées pour les grandes cultures, tandis que les prairies permanentes sont plus rares (11 %), reflétant la faible présence de l’élevage herbivore. Les céréales, et en particulier le blé tendre, sont la culture majeure des Hauts-de-France, concentrant presque la moitié de la surface agricole utile (SAU) en 2023. Les betteraves industrielles et les pommes de terre sont également bien représentées avec respectivement 9 % et 6 % de la SAU. La région occupe la seconde place dans la production nationale de céréales, avec des rendements particulièrement élevés en blé, orges et avoine. Elle produit aussi 50 % des betteraves sucrières françaises, un tiers du lin textile, et 60 % des pommes de terre. Les légumes, notamment pour l’industrie, sont également bien représentés. L’élevage en Hauts-de-France est centré sur les bovins laitiers et dans une moindre mesure sur les porcins et volailles. Sur le plan économique, la production agricole des Hauts-de-France s’élève à 8,9 milliards d’euros, soit plus de 9 % de la production nationale, avec une forte dominance des productions végétales (70 % de la valeur). Les cultures de pommes de terre et blé tendre génèrent chacune environ 1,5 milliard d’euros. Avec un excédent brut d’exploitation par unité de travail non salariées moyen supérieur au niveau national, les exploitations agricoles de la région présentent, en moyenne, une situation financière relativement plus favorable que celle observée en France métropolitaine.

Une région très tournée vers l’agriculture

Étendue sur un peu moins de 32 000 km², les Hauts-de-France couvrent 5,8 % de la France métropolitaine. Cette région se caractérise en premier lieu par une large prédominance des sols agricoles. Avec près de 70 % des terres consacrées à l’agriculture (contre 52 % au niveau national – graphique 1), elle figure au 1er rang des régions métropolitaines. Cette surreprésentation des terres agricoles va de pair avec la très faible présence des autres espaces naturels et forestiers qui ne couvrent que 20 % de la région (contre 39 % en France métropolitaine). Les Hauts-de-France se caractérisent également par une artificialisation plus importante qu’en moyenne nationale (12 % dans la région contre 9 % en France métropolitaine).

Graphique 1 - Utilisation du territoire en Hauts-de-France


* permanentes
Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) 2023 définitive

La moitié des terres agricoles de la région sont des cultures céréalières

La forte présence de terres arables est largement liée aux cultures céréalières. Elles concentrent près de la moitié de la SAU de la région (contre 32 % en France métropolitaine – tableau 1). Les betteraves industrielles et pommes de terre sont également bien implantées. Leurs cultures s’étendent respectivement sur 9 % et 5,5 % de la SAU de la région. Surtout, plus de la moitié des surfaces nationales de chacune de ces deux cultures sont localisées dans les Hauts-de-France. D’autres cultures couvrent des surfaces bien plus restreintes dans la région mais représentent toutefois une part importante de la sole nationale : les plantes à fibres (et plus particulièrement le lin textile), les légumes frais et, dans une moindre mesure, les protéagineux.

Tableau 1 - Utilisation du territoire en Hauts-de-France

Tableau présentant la répartition des surfaces agricoles utilisées en 2023 dans les Hauts-de-France. Les terres arables représentent 84 % de la surface agricole, dont 47 % en céréales, 7 % en oléagineux, 1 % en protéagineux, 6 % en betteraves industrielles et 5,5 % en pommes de terre. Les surfaces toujours en herbe comptent pour 16 % et les cultures permanentes pour une part marginale. La région représente 8 % de la surface agricole utilisée de la France métropolitaine.


(1) y compris semences ou plants
Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Encadré : Répartition géographique des principales cultures dans les Hauts-de-France

La région Hauts-de-France est vaste et diversifiée, et chaque territoire présente ses propres spécificités agricoles en matière de cultures. Le blé tendre, principale céréale de la région, est présent sur tout le territoire avec des parts particulièrement élevées dans la SAU au centre des Hauts-de-France sur les petites régions agricoles de l’Artois, du Cambrésis, du Santerre, du Saint Quentinois et Laonnois, du plateau Picard (carte 1).

Les cultures de pommes de terre, de betteraves et de légumes sont pour leur part concentrées sur des territoires bien spécifiques. Les pommes de terre (carte 2) et légumes (carte 3) sont plus particulièrement cultivés dans un arc partant du Santerre et remontant au nord de la région en passant par l’Artois, une partie des PRA de la région de Lille et du Béthunois, de la plaine de la Lys, traversant la Flandre intérieure et remontant jusqu’au nord de la région. On en trouve également à l’ouest de la région sur une partie de la PRA de Ponthieu. Les cultures de betteraves (carte 4) se concentrent particulièrement au centre de la région dans les PRA du Santerre, du Saint Quentinois et Laonnois, ainsi qu’au sud dans les PRA du Soissonnais, de Valois et Multien.

Le lin textile (carte 5) est plus spécifiquement cultivé sur deux territoires : en façade maritime nord et dans la partie ouest de la Somme.

Les STH et cultures fourragères (carte 6), caractéristiques de l’élevage herbivores, sont principalement localisées en Thiérache, ainsi que dans le Boulonnais.

Carte 1 - Part des surfaces en blé tendre dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part du blé tendre dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les zones centrales et sud de la région, notamment le Santerre, le Plateau picard et la Champagne crayeuse, présentent les parts les plus élevées, supérieures à 40 %. Les parts sont plus faibles, inférieures à 20 %, dans les zones côtières et les reliefs du nord et de l'ouest.

Carte 2 - Part des surfaces en pommes de terre dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part de la culture de la pomme de terre dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les zones les plus cultivées, avec plus de 10 % de la surface, se situent dans la Flandre maritime, l'Artois, le Cambrésis et le Santerre. Les parts diminuent vers le sud et l'est de la région, où la culture de la pomme de terre occupe moins de 1 % de la surface agricole.

Carte 3 - Part des surfaces en légumes dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part des légumes dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les zones les plus cultivées, avec plus de 5 % de la surface, se situent dans la Flandre maritime, le Boulonnais, le Santerre et le Noyonnais. Les parts sont modérées, entre 1 % et 5 %, dans l'Artois, la Picardie maritime et le Soissonnais, et faibles, inférieures à 1 %, dans les zones du sud et de l'est de la région.

Carte 4 - Part des surfaces en betteraves dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part de la culture de la betterave sucrière dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les zones de forte concentration, avec plus de 15 % de la surface, se situent dans le Santerre, le Noyonnais, le Soissonnais et la Champagne crayeuse. Les parts sont modérées, entre 5 % et 15 %, dans le Cambrésis, l'Artois et le Ternois, et faibles, inférieures à 1 %, dans les zones côtières et les reliefs du nord-ouest.

Carte 5 - Part des surfaces en lin textile dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part du lin textile dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les zones de forte concentration, avec plus de 10 % de la surface, se situent dans la Flandre maritime, le Boulonnais et le Pays de Montreuil. Les parts sont modérées, entre 5 % et 10 %, dans le Ponthieu, le Ternois et le Santerre, et faibles, inférieures à 1 %, dans le sud et l'est de la région, notamment dans la Thiérache et la Champagne crayeuse.

Carte 6 - Part des surfaces en STH et fourrages dans la SAU en Hauts-de-France en 2024

Carte représentant la part des surfaces toujours en herbe et des fourrages dans la surface agricole utilisée en 2023 dans les Hauts-de-France. Les proportions les plus élevées, supérieures à 50 %, se concentrent dans la Thiérache et les zones bocagères du sud-est et du nord de la région. Les parts sont modérées, entre 10 % et 30 %, dans le Boulonnais, le Pays de Bray et le Ponthieu, et faibles, inférieures à 10 %, dans les grandes plaines céréalières du Santerre, du Cambrésis et de la Champagne crayeuse.

 

Céréales, pommes de terre, betteraves sucrières, légumes de plein champ : les principales productions végétales de la région

En 2023, la région Hauts-de-France est la 2è région française productrice de céréales avec 14 % de la récolte nationale, juste derrière la région Grand Est (tableau 2). Cette capacité de production résulte à la fois de l’importance des surfaces dédiées aux céréales et des rendements, parmi les meilleurs de France, qui s’expliquent notamment par la qualité agronomique exceptionnelle des sols. C’est en particulier en Hauts-de-France que les rendements de blé tendre, d’orges et d’avoine sont les plus élevés de France. Les Hauts-de-France assurent ainsi 20 % de la récolte nationale de blé tendre et 11 % de celle d’orges.
La région contribue également largement à la production nationale de protéagineux (12 %). Cette forte contribution s’explique avant tout par la culture de pois protéagineux (17% de la récolte nationale). Là encore la région se distingue par de très bons rendements.
Côté oléagineux, la région produit 12% de la récolte nationale de colza, se classant ainsi au 3è rang des régions de France. Elle ne produit en revanche que très peu de tournesol.

Les Hauts-de-France jouent un rôle central dans la production de plantes industrielles. La région assure près de la moitié de la production nationale de betteraves sucrières. Elle produit en outre un tiers du lin textile français. Dans ce domaine, la région est le deuxième acteur majeur après la Normandie. Enfin, la région assure l’intégralité de la production nationale de chicorée à café.
Le constat est similaire pour la pomme de terre : les Hauts-de-France assurent 60 % de la récolte de France.
La région est également une importante productrice de légumes, en particulier ceux dédiés à la transformation. Elle assure une large part de la production nationale d’endives (85 %), de petits pois (68 %), de carottes pour l’industrie (56 %), de haricots verts (39 %), d’oignons (30 %) ou encore d’épinards (26 %).

À l’inverse, la production régionale de fruits et de vignes est très faible (respectivement 3 % et 1 % du tonnage national), en lien avec l’extension très limitée des surfaces dédiées à ces cultures. Les Hauts-de-France contribuent toutefois significativement à la production nationale de pommes à cidre (10 %) et de poires (9 %).

Enfin, en matière de fourrages, les Hauts-de-France ne participent significativement à la production nationale que pour le maïs fourrage et ensilage (9,5 % de la récolte nationale).

Tableau 2 - Volumes produits en 2023 par culture en Hauts-de-France

Tableau présentant la production agricole moyenne annuelle des Hauts-de-France et son poids dans la production nationale. La région se classe au premier rang pour la betterave industrielle, le lin textile, la chicorée à café, les oignons, les petits pois, les carottes, les haricots verts, les endives et les choux. Elle occupe le deuxième rang pour les céréales, le blé tendre, les pommes de terre et les pois protéagineux. Les cultures fourragères et les prairies représentent 5 % de la production nationale, plaçant la région au 19ᵉ rang pour ces productions.


(1)Rang au regard de la production annuelle moyenne
Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Un élevage en Hauts-de-France principalement tourné vers les bovins lait

Les activités d’élevage sont peu développées dans la région (graphiques 2 à 7). Les cheptels les plus représentatifs sont les bovins, notamment la filière laitière, les volailles, essentiellement les poulets de chair et les poules pondeuses, et les porcins.

En 2023, la région compte plus de 1,1 million de bovins. Principalement orienté vers l’activité laitière, le cheptel se compose notamment de près de 280 000 vaches laitières (9 % du cheptel français), et d’environ 150 000 vaches allaitantes (4 % du cheptel français). La collecte de lait de vache dans la région (22,1 millions d’hectolitres par an) représente 9,6 % de la production nationale. La quasi-totalité de la production est livrée à l’industrie. Côté production de viande, près de 300 000 bovins élevés dans la région ont été abattus en 2023, pour un volume de 106 000 tonnes de produits finis, représentant 8,4 % du tonnage national.

Les autres herbivores sont beaucoup moins présents dans la région. Avec un peu moins de 134 000 animaux, le cheptel ovin régional ne représente que 2 % du cheptel français. Les caprins sont encore plus rares.

Avec 531 000 animaux en 2023, le cheptel porcin des Hauts-de-France ne représente que 4,5 % du total national, loin derrière la Bretagne et ses 6,6 millions d’animaux (56 % du cheptel français). Les porcs élevés dans la région, quel que soit leur lieu d’abattage, ont représenté 4,9 % de la viande produite en France en 2023.
La population avicole de la région est principalement constituée de Gallus (poules, poulet(te)s, coqs) dont 7,1 millions de poules pondeuses (12 % du cheptel national) et 8,6 millions de poulets de chair (6,5 % du cheptel national). Les Hauts-de-France sont le troisième producteur d’œufs de consommation (11 % de la production française).

Graphique 2 - Poids de chaque région dans le cheptel national de vaches laitières (en %)

Graphique présentant la répartition des cheptels de vaches laitières par région en pourcentage. La Bretagne arrive en tête avec 20,6 %, suivie de la Normandie avec 16,5 % et des Pays de la Loire avec 14,8 %. Les Hauts-de-France occupent la cinquième place avec 8,9 %. Les parts les plus faibles se trouvent en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en Île-de-France et en Corse, avec moins de 0,5 % chacune.


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Graphique 3 - Poids de chaque région dans le cheptel national de vaches allaitantes (en %)

Graphique présentant la répartition des cheptels de vaches allaitantes par région en pourcentage. La Nouvelle-Aquitaine arrive en tête avec 20,7 %, suivie de l'Auvergne-Rhône-Alpes (17,2 %), de la Bourgogne-Franche-Comté (12,6 %) et de l'Occitanie (12,4 %). Les Pays de la Loire représentent 9,8 %, le Grand Est 7,3 % et la Normandie 6,5 %. Les Hauts-de-France se situent à 4 %, devant la Bretagne (3,6 %). Les parts les plus faibles sont observées en Corse (0,6 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (0,5 %) et en Île-de-France (0,1 %).


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Graphique 4 - Poids de chaque région dans le cheptel national de porcins (en %)

Graphique présentant la répartition des cheptels porcins par région en pourcentage. La Bretagne domine largement avec 55,6 % du cheptel national, suivie des Pays de la Loire (11,3 %) et de la Nouvelle-Aquitaine (7,4 %). La Normandie représente 5,3 % et les Hauts-de-France 4,5 %. Les parts sont plus faibles dans les autres régions : Auvergne-Rhône-Alpes (4,2 %), Grand Est (3,4 %), Occitanie (3,1 %), Centre-Val de Loire (2,7 %) et Bourgogne-Franche-Comté (1,9 %). Les cheptels sont très limités en Corse (0,5 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (0,1 %) et inexistants en Île-de-France (0 %).


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Graphique 5 - Poids de chaque région dans le cheptel national de poules pondeuses (en %)

Graphique présentant la répartition des poules pondeuses par région en pourcentage. La Bretagne domine largement avec 36,2 % du cheptel national, suivie des Pays de la Loire (17,9 %) et des Hauts-de-France (11,9 %). La Nouvelle-Aquitaine représente 7,6 %, le Grand Est 6,4 % et l'Auvergne-Rhône-Alpes 5,9 %. Les parts sont plus faibles en Normandie (4,3 %), en Occitanie (3 %) et dans le Centre-Val de Loire (2,1 %). Les autres régions, comme la Bourgogne-Franche-Comté (1,8 %), l'Île-de-France (1,7 %), la Provence-Alpes-Côte d'Azur (1,1 %) et la Corse (0,1 %), présentent des effectifs très limités.


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Graphique 6 - Poids de chaque région dans le cheptel national de poulets de chair (en %)

Graphique présentant la répartition des poulets de chair par région en pourcentage. La Bretagne domine nettement avec 30 % du cheptel national, suivie des Pays de la Loire (25 %) et de la Nouvelle-Aquitaine (11,1 %). Les Hauts-de-France occupent la quatrième place avec 6,5 %, juste devant l'Auvergne-Rhône-Alpes (6,3 %). Les parts sont plus modestes dans le Grand Est (4,6 %), la Bourgogne-Franche-Comté (4,3 %), l'Occitanie (4,2 %), la Normandie (3,9 %) et le Centre-Val de Loire (3,8 %). Les effectifs sont très faibles en Île-de-France (0,3 %), en Provence-Alpes-Côte d'Azur (0,2 %) et inexistants en Corse (0 %).


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Graphique 7 - Poids de chaque région dans le cheptel national d’ovins-caprins (en %)

Graphique présentant la répartition des cheptels d'ovins et de caprins par région en pourcentage. L'Occitanie domine largement avec 29,4 % du cheptel national, suivie de la Nouvelle-Aquitaine (24,9 %) et de l'Auvergne-Rhône-Alpes (12,4 %). La Provence-Alpes-Côte d'Azur représente 10 %, tandis que le Grand Est atteint 4,5 %. Les parts sont plus modestes dans les Pays de la Loire (3,9 %), la Bourgogne-Franche-Comté (3,9 %) et le Centre-Val de Loire (3,8 %). La Normandie, les Hauts-de-France et la Corse affichent chacune 1,8 %, la Bretagne 1,4 % et l'Île-de-France 0,2 %.v


Source : Agreste – Statistique agricole annuelle (SAA) définitive 2023

Les Hauts-de-France concourent pour plus de 9 % à la valeur de la production agricole nationale

En 2023, la valeur de la production agricole des Hauts-de-France s’élève à 8 900 millions d’euros – m€ (tableau 3). Cela correspond à plus de 9 % de la valeur de la production agricole nationale. Les Hauts-de-France se placent à la 5è position des régions derrière le Grand Est, la Nouvelle-Aquitaine, la Bretagne et les Pays de la Loire (graphique 8).

Tableau 3 - Hauts-de-France : comptes de la branche agriculture 2023

Tableau présentant les comptes de la branche agriculture en 2023 pour la région Hauts-de-France, exprimés en millions d'euros courants, ainsi que la part de la région dans la valeur nationale. Les produits végétaux bruts et transformés atteignent 5 999 millions d'euros, soit 11 % de la valeur nationale. Parmi eux, les céréales représentent 1 911 millions d'euros (15 %), les pommes de terre 1 571 millions (60 %), les betteraves industrielles 646 millions (49 %), les légumes frais 580 millions (14 %), les plantes fourragères 377 millions (5 %), les vins de Champagne 362 millions (4 %) et les oléagineux 225 millions (8 %). Les produits animaux bruts et transformés totalisent 2 403 millions d'euros, soit 7 % de la valeur nationale. Le lait et les produits laitiers de vache représentent 1 046 millions d'euros (9 %), les gros bovins 623 millions (7 %), les volailles et œufs 451 millions (7 %) et les porcins 188 millions (4 %). Les services agricoles s'élèvent à 695 millions d'euros, soit 9 % de la valeur nationale. Au total, la production de la branche agricole au prix de base dans les Hauts-de-France atteint 9 160 millions d'euros, correspondant à 9 % de la production nationale.


Source : Agreste – Comptes de l’agriculture semi-définitif 2023

Graphique 8 - Poids de chaque région dans la production nationale de la branche agricole en valeur en 2023 (en %)

Graphique présentant le poids de chaque région dans la production nationale de la branche agricole en valeur en 2023 (en %). La Nouvelle-Aquitaine arrive en tête avec 14,2 %, suivie du Grand Est (12,7 %) et de la Bretagne (11,7 %). Les Pays de la Loire représentent 9,7 %, juste devant les Hauts-de-France (9,4 %). Viennent ensuite l'Auvergne-Rhône-Alpes (8,5 %), l'Occitanie (8 %), la Normandie (7,5 %) et la Bourgogne-Franche-Comté (7,1 %). Le Centre-Val de Loire atteint 6,1 %, tandis que les parts sont plus faibles en Provence-Alpes-Côte d'Azur (3,3 %), en Île-de-France (1,5 %) et en Corse (0,4 %).


Source : Agreste – Comptes de l’agriculture semi-définitif 2023

En lien avec son agriculture nettement orientée vers les cultures et la moindre présence de l’élevage, la contribution des produits végétaux dans la production agricole des Hauts-de-France est particulièrement notable (graphique 9). Elle représente deux tiers de la valeur totale de la production agricole de la région, soit environ 5 800 m€. Cette contribution est bien supérieure à celle de l’ensemble du territoire métropolitain, où 55 % de la valeur est issue des produits végétaux. Parmi les activités régionales, la production de pommes de terre et de céréales (et plus particulièrement de blé tendre) génèrent chacune plus de 1 500 m€ en 2023. Les betteraves industrielles contribuent à hauteur de 560 m€. Côté production animale, les principaux postes sont le lait et autres produits dérivés (1 030 m€), les gros bovins (583 m€), les volailles et œufs (450 m€).

Graphique 9 - Part des produits végétaux et des produits animaux dans la production agricole 2023 de chaque région (en %)

Graphique présentant la part des produits végétaux et des produits animaux dans la production agricole 2023 de chaque région (en %). La Bretagne se distingue par une forte prédominance des produits animaux, avec 70 % de la production issue de ce secteur contre 20 % pour les produits végétaux. Les Pays de la Loire affichent 57 % de produits animaux et 35 % de végétaux, tandis que la Normandie présente 49 % d'animaux et 41 % de végétaux. En Auvergne-Rhône-Alpes, la répartition est plus équilibrée : 45 % de produits animaux et 48 % de végétaux. La Bourgogne-Franche-Comté compte 35 % de produits animaux et 60 % de végétaux, l'Occitanie 29 % d'animaux et 63 % de végétaux, et la Nouvelle-Aquitaine 27 % d'animaux pour 65 % de végétaux. Dans les Hauts-de-France, les produits animaux représentent 27 % et les végétaux 66 %. Le Grand Est affiche 20 % d'animaux et 75 % de végétaux, le Centre-Val de Loire 17 % d'animaux et 77 % de végétaux, la Corse 18 % d'animaux et 79 % de végétaux, l'Île-de-France 7 % d'animaux et 86 % de végétaux, et enfin la Provence-Alpes-Côte d'Azur 5 % d'animaux et 90 % de végétaux.


Source : Agreste – Comptes de l’agriculture semi-définitif 2023

Une situation financière relativement plus favorable

En 2023, l’excédent brut d’exploitation par actif (ETP) non salarié (EBE/ETP) des exploitations des Hauts-de-France s’établit à 91 740 € contre 67 020 € en France hors DOM (graphique 10). Cet indicateur reflète la capacité de l’entreprise à générer des ressources avec un actif non salarié du seul fait de son activité. Les Hauts-de-France comptent parmi les régions avec les plus forts EBE/ETP de France métropolitaine. La plus forte rentabilité économique moyenne des exploitations de la région s’explique par les spécialisations agricoles des Hauts-de-France, caractérisées en particulier par des exploitations de grande taille.

Graphique 10 - Excédent brut d’exploitation par ETP non salarié en 2023


Source : Agreste – RICA 2023

Les exploitations agricoles des Hauts-de-France présentent des profils d’activité spécifiques. Elles sont, en premier lieu, bien plus fréquemment spécialisées en grandes cultures industrielles qu’en moyenne nationale. En effet, près de 40 % des fermes de la région relèvent de cette orientation technico-économique (Otex – définitions) alors que cette part n’est que de 11 % au niveau national. Les exploitations en polyculture-polyélevage sont également, dans une bien moindre mesure, proportionnellement plus présentes en Hauts-de-France qu’en moyenne nationale (14 % contre 10 %). Deux autres Otex concernent une part importante des fermes de la région, les céréales et oléoprotégineux (19 % des fermes) et les bovins lait (9 %) mais le poids de ces Otex en région est cette fois proche de celui observé au niveau national.

Les principales spécialisations d’activité en Hauts-de-France se caractérisent par des EBE/ETP moyens élevés et tout particulièrement pour les fermes en grandes cultures industrielles avec 109 100 €. La surreprésentation des fermes de la région dans cette Otex explique en grande partie le haut niveau d’EBE/ETP moyen des exploitations par rapport à celui de France métropolitaine.

Ces plus hauts niveaux d’EBE/ETP dans les fermes de la région s’expliquent aussi par leur taille, plus étendue qu’en moyenne nationale. Ainsi, la SAU moyenne des fermes des Hauts-de-France s’élève à 91 ha contre 69 ha au niveau national. En lien avec cette plus grande taille, les exploitations de la région sont plus fréquemment économiquement grandes. En 2020, 36 % d’entre elles ont une production brute standard (PBS - définitions) supérieure à 250 000 €, alors que cette proportion n’est que de 20 % à l’échelle de la France métropolitaine (graphique 11). Dans une moindre mesure, les exploitations de taille économique moyenne (PBS est comprise entre 100 000 et 250 000 €) sont également plus fréquentes dans la région. Au total, deux exploitations sur 3 dans les Hauts-de-France sont de taille économique moyenne ou grande (contre moins de 1 sur 2 en France métropolitaine).

Les plus hauts niveaux d’EBE/ETP moyens dans les Hauts-de-France masquent toutefois des disparités qui peuvent être importantes entre exploitations y compris au sein d’une même spécialisation. Toutes ne bénéficient pas du même niveau de rentabilité, et certaines rencontrent des difficultés économiques malgré ce contexte globalement favorable.

Graphique 11 - Répartition des exploitations en Hauts-de-France et France métropolitaine en 2020 par taille économique

Graphique présentant la répartition des exploitations agricoles en 2020 par taille économique dans les Hauts-de-France et en France métropolitaine (en %). Dans les Hauts-de-France, les exploitations micro représentent 15 %, les petites 19 %, les moyennes 30 % et les grandes 35 %. En France métropolitaine, la structure est différente : les exploitations micro constituent 20 %, les petites 27 %, les moyennes 26 % et les grandes 20 %. Ainsi, la région Hauts-de-France se distingue par une proportion nettement plus élevée de grandes exploitations et une part plus faible de petites et micro exploitations par rapport à la moyenne nationale.


Source : Agreste – Recensement agricole 2020

Définitions

La production brute standard (PBS), par un jeu de coefficients attribués aux cultures et aux cheptels, donne une valeur au potentiel de production des exploitations agricoles. Elle permet de classer les exploitations selon leur dimension économique. Sont considérées « micro », les exploitations dont la PBS est inférieure à 25 000 euros par an, « petite » celles dont la PBS est comprise entre 25 000 et 100 000 euros, « moyenne » celles avec une PBS comprise entre 100 000 et 250 000 euros et « grande » celles de plus de 250 000 euros de PBS. Le calcul de la PBS permet aussi de classer les exploitations selon leur spécialisation (ou orientation technicoéconomique, Otex). Une exploitation est considérée comme spécialisée dans une production quand au moins deux tiers de sa PBS sont générés par cette production.

Pour en savoir plus :


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